Saviez-vous que nous ne sommes pas aptes à faire la différence entre une appétence physiologique et une appétence émotionnelle ? Lorsque nous mangeons, nous ne savons pas forcément si c’est pour répondre au besoin de notre organisme ou pour combler un manque psychoaffectif.
En revanche, nous pouvons interroger notre envie de manger : De quoi ai-je vraiment faim ? Quelles émotions ai-je besoin de combler ici et maintenant ? Y voir plus clair dans nos envies et nos besoins est le premier pas vers une relation plus consciente avec la nourriture.
Ce que nous ingérons interroge sans détour la relation que nous avons avec notre corps. Quelle relation avons-nous avec le plaisir et la frustration ? Sommes-nous excessifs ou modérés ? Il n’est pas facile de trouver la bonne distance avec la nourriture. Il faudrait se tenir ni trop près ni trop loin d’elle. À cet endroit qui favorise le désir, la modération et le plaisir.
Panser ses blessures affectives les plus anciennes par la nourriture peut entraîner un ascétisme par peur et non par goût. Il s’agit alors de cultiver l’excès dans le « peu » par crainte d’être débordé par le trop, si jamais on lâchait la bride à ce qu’on pense être sa véritable nature. De même que l’on peut passer beaucoup de temps à cuisiner et goûter sa production du bout des lèvres, on peut également s’investir dans la cuisine non parce que l’on est un bon vivant, mais parce qu’on a connu des souffrances existentielles précoces.